Cette lettre d’information est désormais diffusée exclusivement par mail.
N’hésitez pas à la transmettre (format pdf), l’imprimer et l’afficher dans vos services.
19e Journées "La douleur de l’enfant. Quelles réponses ?"
Ateliers de formation
mercredi 5 et vendredi 7 décembre 2012
Paris

28 thématiques au choix
Attention, nombre de places limité !

Thématiques proposées : la
somatisation, de nombreuses interventions pratiques sur les douleurs lors
des soins, chez les nouveau-nés… mais aussi le positionnement des enfants, la présence des parents, etc.

Ouverture des inscriptions le 14 juin
Les antalgiques sans AMM* chez l’enfant

  • Aucun AINS injectable n’a d’AMM (le Profénid® injectable est régulièrement utilisé hors AMM).
  • Concernant la migraine, un seul triptan (le sumatriptan intranasal) est autorisé en traitement de crise, après 12 ans, et
    aucun antimigraineux ne l’est en traitement de fond médicamenteux.
  • Concernant les morphiniques, l’oxycodone et l’hydromorphone, très utilisées dans d’autres pays, ne sont pas autorisées
    avant 12 ans, et seulement pour la douleur cancéreuse ; le tramadol n’est pas autorisé en IV ; le fentanyl transmuqueux,
    traitement d’avenir de la douleur aux urgences, n’est pas autorisé.
  • Pour les gels de Xylocaïne®, les âges d’AMM sont variables.
  • Aucun médicament de douleur neuropathique n’a obtenu une autorisation chez l’enfant : pour les 3 molécules utilisées en
    pratique, le Laroxyl® a une AMM pour l’énurésie (!), le Neurontin® pour l’épilepsie, le Versatis® est non recommandé
    avant 18 ans.

Toutes ces limites nous placent en contradiction avec les données de la science (recommandations Afssaps 2009) et avec l’injonction
de traiter la douleur, faite tant par la loi que par la pression sociétale, ainsi qu’avec notre éthique.

* Autorisation de mise sur le marché
Une abeille contre la douleur des piqûres !
Buzzy®, un système ludique associant froid, vibration et distraction,
soulage la douleur liée aux ponctions veineuses aux urgences pédiatriques
Commercialisé aux États-Unis, il se pose comme un garrot à proximité du point de piqûre, il s’agit
d’un dispositif qui vibre, en forme d’abeille, avec interposition d’un patch glacé ; il est complété par
l’utilisation de distraction par de petites cartes ludiques.
Une étude randomisée a comparé l’efficacité du système Buzzy® à une prise en charge classique sur
la douleur liée aux ponctions veineuses. Les enfants du groupe Buzzy® avaient des scores de douleur
significativement plus bas : 2 vs 4 sur l’échelle des visages (faite par les parents et les enfants)
et 3 fois plus de chance de succès du geste en une seule tentative.
Baxter AL. et al. Pediatr Emerg Care 2011
À lire ou relire

Odile Jacob, 2012
Une femme est envahie par le sentiment
étrange que sa jambe douloureuse ne fait plus
partie de son corps ; un patient victime d’un
trauma crânien devient subitement indifférent
aux pires douleurs ; tel autre, à la suite d’un
deuil, se met pour la première fois à souffrir
de ses dents dévitalisées. En quoi le fait
d’avoir mal modifie-t-il la perception que nous
avons de notre corps ?
Comment l’affect douloureux
est-il élaboré par notre cerveau ? De
quelle façon la signification symbolique d’une
lésion peut-elle déterminer la sensation qui en
résulte ? Est-il possible de vivre sans souffrir ? Un voyage scientifique et humain pour
mieux comprendre l’énigme de la douleur.
Agenda de la rentrée

Organisé par les unités douleur
des hôpitaux Trousseau et Bicêtre
Formation sur 1 an
Ouverture des inscriptions
dès juin 2012

7e Journée du CNRD
12 octobre 2012 — Paris
Douleur provoquée par les soins
12e Congrès de la SFETD
21-24 novembre 2012 — Lille
Société Française d’Étude
et de Traitement de la Douleur

L’utilisation du MEOPA est l’un des moyens de prédilection pour prévenir la douleur iatrogène. Mais que faire
lorsque l’enfant refuse le masque ?
Pour les plus petits, entre 0 et 3 ans

L’approche douce et progressive devant le visage, sans appliquer initialement le masque,
dans les bras des parents permet souvent d’éviter un refus d’emblée et la peur de
l’enfant ; l’inhalation du MEOPA, même partielle initialement grâce à ce temps, détend
ainsi suffisamment l’enfant pour permettre l’application secondaire du masque, sans
"forcing". L’utilisation d’un masque plus grand autorise aussi la succion de la tétine
sous le masque. Pour les nourrissons jusqu’à 4 à 6 mois, le saccharose ou l’allaitement
peuvent être utilisés avant le MEOPA, qui sera appliqué ensuite en douceur. De même,
si l’enfant suce son pouce, l’inhalation sera débutée pouce dans la bouche en posant le
masque sur le nez ; au fur et à mesure que l’enfant se détend il lâchera son pouce et le
masque pourra être appliqué normalement. La distraction, moyen simple et efficace, sera
largement utilisée.
Pour les enfants de plus de 3 ans

Le refus est parfois lié à une mauvaise expérience antérieure : application forcée du masque, soin douloureux
malgré le MEOPA, effets indésirables, utilisation d’autres substances inhalées au bloc opératoire, position couchée
forcée… Le dialogue avec l’enfant et ses parents permet d’identifier ces facteurs, signifie à l’enfant que le soignant
en tient compte et permet de mieux lui expliquer ce qui va se passer et ce qui peut être proposé.

Très souvent, lui laisser une marge de manoeuvre (choix de la position pour le
soin, possibilité de retirer le masque s’il le souhaite pour vérifier qu’il n’est pas "étouffé" par celui-ci, appliquer très progressivement le masque…) débloque
la situation. Avant le soin, l’enfant pourra manipuler le masque et le matériel,
l’utiliser avec le soignant sur une poupée… Pour débuter le soin, le jeu est un
bon outil : "On pourrait faire comme si tu étais un pilote d’avion…" ou encore
"Quand on respire l’air du masque, c’est comme si on respire de l’air magique,
est-ce que tu veux essayer ?"
L’utilisation de tous les moyens ludiques (parfumer le masque, le déguiser,
l’équiper d’un sifflet…), mais aussi la distraction par les soignants et la famille, l’hypnose… renforcent le bénéfice
de cette approche en douceur et accompagnent le soin pendant toute sa durée.
Anxiété, VNI et hypnose
La mise en route d’une VNI (ventilation non invasive à pression positive) chez un enfant souffrant d’insuffisance respiratoire
chronique est le plus souvent difficile car celui-ci n’accepte pas d’emblée le masque et a du mal à le garder.
Ce traitement est contraignant et l’acceptation du masque est d’autant plus importante que l’enfant aura ce matériel pendant
plusieurs années.
Appliquer le masque sous la contrainte compromet beaucoup l’adhésion de l’enfant à la méthode. Le recours à des méthodes
hypnotiques aide à faire accepter cette contrainte à l’enfant en transformant une réalité technique en un univers onirique et
ludique.

Le masque prend grâce au jeu hypnotique une place différente : il est désacralisé, intégré dans
une histoire où enfant et soignant s’amusent. Le soignant met lui-même le masque pour montrer
le matériel, créer une complicité puis une adhésion de l’enfant.
Le soignant formé aux méthodes hypnotiques utilise des métaphores pour transformer l’objet
(masque) et modifier la représentation de l’enfant. Le tuyau de la VNI se transforme en trompe
d’éléphant ou en tout autre chose… L’univers de la machine devient familier à l’enfant car
on lui laisse le temps d’inscrire cette réalité dans un monde imaginaire.

Vincent Delord,
montrant l’utilisation
du masque aux enfants
Lu pour vous
Le réchauffement : un nouveau moyen antalgique
pour la douleur des vaccinations chez le nouveau-né
44 nouveau-nés ont été répartis en 3 groupes : réchauffement (n = 14), succion d’une tétine (n = 15) ou sucrose 25 % 1 mL (n
= 15). Les enfants du groupe réchauffement étaient placés nus sous un système de réchauffement alors que les autres étaient
laissés dans leur berceau, jambes nues pour réaliser le vaccin. Le temps passé à pleurer et à grimacer a été significativement
moindre dans le groupe réchauffement par rapport aux deux autres. Ce moyen simple devra faire l’objet de nouvelles études
et peut être utilisé simplement dans les services de néonatalogie. Le mécanisme en cause est sans doute comparable à celui du
peau à peau par la stimulation des fibres descendantes inhibitrices.
Gray L et al. Pain 2012
Pour vous désabonner, cliquez ici.