Résumé de l’article de Carbajal R et al. JAMA 2008 ; 300 (1) : 60-70.

 

Contexte : La compréhension de l’épidémiologie et de la prise en charge de la douleur des gestes est nécessaire pour développer de stratégies efficaces permettant d’améliorer la prise en charge de la douleur chez les nouveau-nés.

Objectif : Rapporter des données épidémiologiques sur la douleur néonatale, collectées dans une région géographiquement définie et fondées sur l’observation directe de nouveau-nés, au lit du patient.

Conception, cadre, patients : De septembre 2005 à janvier 2006, des données concernant l’ensemble des procédures douloureuses et stressantes et les traitements analgésiques correspondants ont été collectées prospectivement pendant les 14 premiers jours à partir de l’admission, sur une période de 6 semaines, chez 430 nouveau-nés admis dans des centres de réanimation de niveau 3 en Île-de-France (11,3 millions d’habitants) pour l’étude EPIPPAIN (Epidemiology of Procedural Pain in Neonates).

Critère d’évaluation principal :
Nombre de gestes considérés comme douloureux ou stressants par le personnel de santé et traitements analgésiques correspondants.

Résultats : La moyenne (déviation standard) d’âge gestationnel et de la durée du séjour en réanimation étaient respectivement de 33,0 (4,6) semaines et de 8,4 (4,6) jours calendaires. Les nouveau-nés ont subi 60 969 gestes en première tentative, dont 42 413 (69,6 %) étaient douloureux et 18 556 (30,4 %) stressants. 11 546 autres tentatives ont été effectuées lors des gestes dont 10 366 (89,8 %) gestes douloureux et 1 180 (10,2 %) gestes stressants. La médiane (extrêmes) par nouveau-né était de 115 (4-613) gestes pendant la durée de l’étude et de 16 (0-62) gestes par jour d’hospitalisation. Parmi ceux-ci, la médiane (extrêmes) était de 75 (3-364) gestes douloureux par nouveau-né pendant la durée de l’étude, et de 10 (0-51) gestes douloureux par jour d’hospitalisation. Sur les 42 413 gestes douloureux, 2,1 % ont été accompagnés d’un traitement pharmacologique seul, 18,2 % uniquement de moyens non pharmacologiques, 20,8 % d’un traitement pharmacologique, non pharmacologique ou les deux.

79,2 % ont été réalisés sans analgésie spécifique pour le geste, et 34,2 % ont été effectués alors que le nouveau-né recevait simultanément une analgésie et/ou sédation en intraveineux continu pour d’autres raisons. La prématurité, le type de procédure, la présence parentale, la chirurgie, la réalisation en journée et le jour de la procédure par rapport au premier jour d’admission étaient associés à une plus grande utilisation d’analgésie préventive spécifique. À l’inverse, la ventilation mécanique, la ventilation non invasive et l’administration simultanée d’une analgésie non spécifique étaient associées à une plus faible utilisation d’analgésie préventive spécifique.

Conclusion : Lors de soins de réanimation chez les nouveau-nés en Île-de-France, un grand nombre de gestes douloureux et stressants ont été réalisés, dont la majorité n’étaient pas accompagnés d’analgésie.

→ Accés à l’article intégral de Carbajal R et al. JAMA 2008 ; 300 (1) : 60-70

→ Accés au communiqué de presse du CNRD

→ Accés à la communication de la 13e Journée « La douleur de l’enfant. Quelles réponses ? » (Unesco)