Établir une relation de confiance avec l’enfant

  • Se présenter à l’enfant. Expliquer qui on est et pourquoi on est là.
  • Favoriser son expression :

    • poser des questions précises et lui laisser le temps de répondre ;
    • se mettre à son niveau ;
    • parler de lui, de ce qu’il aime faire.
  • Observer l’enfant.

Si l’enfant ne parle pas, solliciter d’autres moyens d’expression et observer son comportement.

Recueillir les informations concernant l’enfant

  • Dire à l’enfant que l’on sait qu’il a mal, et que l’on a besoin de son aide pour mieux comprendre ce qu’il ressent.
  • S’enquérir du passé douloureux de l’enfant et de ses propres moyens pour soulager la douleur.
    « Que veux-tu qu’on fasse pour toi quand tu as mal ? »
  • S’enquérir de son environnement social et familial (dont les perturbations peuvent influencer la perception de la douleur).

Obtenir sa participation

  • Expliquer ce qu’on va lui faire.
  • Obtenir sa participation : ne pas lui demander son accord lorsqu’il n’a pas le choix mais lui laisser une marge de négociation.
    Exemple : « Veux-tu rester debout ou assis ? » « Veux-tu retirer ta chemise ou simplement relever la manche ? »
  • Faire préciser ce qu’il a compris.

Comment examiner un enfant douloureux 

  • L’examen clinique d’un enfant douloureux requiert patience et précaution afin d’établir une relation de confiance, un climat de respect, de « reconnaissance » mutuelle et d’acceptation de l’autre. S’aider d’un jouet attractif permet d’instaurer une relation peu médicalisée, moins anxiogène.
  • L’observation du petit enfant se fait au mieux dans les bras d’un des parents. Proposer un jeu interactif (type petit ballon mousse ou balle rebondissante ou bulles de savon) ou une comptine qui mobilise tout le corps (par exemple « Bateau sur l’eau » en faisant participer le parent) permet d’observer son intérêt, ses réactions, ses plaintes, ses grimaces, ses facultés de communication, ses possibilités de bouger, les postures antalgiques, les raideurs et les signes d’atonie psychomotrice.
  • L’examen clinique du petit enfant peut être fait le plus souvent dans les bras du parent. Tout en parlant à l’enfant, l’examiner plan par plan :
    • débuter en effleurant le corps avec un jouet en peluche ;
    • puis palper progressivement la peau, les tissus sous-cutanés, les muscles, les os, les articulations, les viscères, en veillant à observer le visage de l’enfant, ses réactions et ses mimiques (plaintes, raideurs, grimaces, blocages respiratoires).

Voir les vidéos « comment apprivoiser l’enfant effrayé »

Les phrases à ne pas dire

On ne se rend pas toujours compte de la portée de certaines de nos phrases…

Il est essentiel de :

  • ne pas mentir ;
  • ne pas banaliser ni dramatiser ;
  • ne pas encourager les attitudes héroïques ;
  • ne pas menacer.
Ne pas mentir
Exemples :
« C’est juste une petite piqûre »
« C’est juste une piqûre de moustique »
« Ça ne fait pas mal, c’est fini »
Dire plutôt  » Malgré la crème anesthésiante, il est possible que tu sentes quelque chose, dis-le moi. »
Ne pas menacer
Exemples :
« Tu étais sage quand maman n’était pas là »
« Si tu pleures, je fais sortir ta mère »
« Il fait marcher sa mère »
Dire plutôt « Tout va bien se passer, maman reste là »
Ne pas encourager les attitudes héroïques
Exemples :
« Chut ! Tais-toi »
« Sois sage »
« Soit gentil »
« Sois courageux, tu es grand, tu es un homme »
Dire plutôt « Tu as le droit de pleurer même si tu es grand et courageux« 

Le déroulement d’un geste douloureux

  • L’approche de l’enfant doit être progressive et lente, en diminuant au maximum les sources d’anxiété :
  • Eviter au maximum les moyens de contention qui augmentent l’agitation de l’enfant et entraînent le plus souvent une escalade thérapeutique ;
  • Favoriser le confort. Selon les contraintes du soin et l’âge de l’enfant, favoriser la position choisie par l’enfant lui-même.
  • Respecter les stratégies d’adaptation de l’enfant face à la douleur (ses stratégies de coping) :
    • certains enfants seront demandeurs d’informations, d’autres non ;
    • certains enfants voudront participer au geste, s’impliquer dans ce qui se passe ;
    • d’autres préféreront se distraire, et ne pas penser à ce qui se passe ;
    • d’autres enfin auront besoin de se concentrer sur le geste.
  • Favoriser la présence des parents.

Les points clés

Pour établir une relation de confiance, toujours :

  • se présenter à l’enfant 
  • s’intéresser à sa perception des événements 
  • lui faire comprendre que l’on prend en compte sa douleur 
  • l’informer, parler vrai 
  • favoriser sa participation aux soins.

Des paroles justes et sans jugement de valeur,

de l’intérêt chaleureux

puis de la distraction.