La nalbuphine est un agoniste-antagoniste de la morphine.
Régulièrement, les équipes se posent la question
du relais
entre ces deux molécules :
Que va-t-il se passer ?
Faut-il attendre un certain temps après la nalbuphine
pour débuter la morphine ?

Le relais nalbuphine/morphine est la situation la plus fréquente

Un enfant a été mis sous nalbuphine en première intention, mais l’analgésie est insuffisante et un relais par de la
morphine est programmé.

  • La nalbuphine sera jugée inefficace après quelques bolus ou une perfusion en intraveineux continu.
  • Si la douleur persiste, le relais se fera directement par de la morphine, le plus souvent en intraveineux,
    beaucoup plus rarement per os.
  • Aucun délai n’est à respecter. La crainte théorique est que la nalbuphine avec son action antagoniste sur
    certains récepteurs morphiniques (µ) bloque l’action de la morphine. En réalité, l’affinité de la morphine
    pour ces récepteurs est supérieure et va donc « déloger » la nalbuphine… En pratique ce débat théorique
    n’a pas de justification : la morphine agit rapidement après le relais.
  • Si la morphine est prescrite en intraveineux, une titration sera réalisée, avec une dose de charge et des
    bolus jusqu’à une analgésie correcte. Cette titration permettra de réaliser rapidement ce relais nalbuphine/
    morphine, avec une efficacité antalgique.
  • Si le relais est pris par de la morphine orale, une forme à action dite rapide sera utilisée (type Actiskéan®,
    Oramorph®). Si la douleur persiste après une prise, une 2e administration pourra être faite, 30 minutes
    plus tard, puis une 3e… réalisant ainsi une titration orale de morphine.

 

 

Le relais morphine/nalbuphine est moins fréquent et moins justifié

Il n’existe pas de consignes formelles et claires dans cette situation ; bien souvent, la morphine sera arrêtée et des
bolus de nalbuphine seront réalisés à la réapparition de la douleur.