Best-of des 24èmes journées de la douleur de l’enfant !
La Douleur, pas toujours simple ?
L’intrication des phénomènes neuro physiologiques et psychologiques (émotions et pensées) qui modulent et interfèrent sur la sensation et aboutissent la perception de la douleur s’avèrent particulièrement complexes. Face à cette complexité de la douleur se trouve, comme en miroir, la complexité du processus de décision du soignant qui décide d’agir pour soulager la douleur de celui qui souffre, en fonction du contexte, des habitudes, de l’environnement de sa disponibilité psychique et pratique, et de diverses contraintes. Les éléments qui enclenchent la décision d’agir face à la douleur s’appuient sur une philosophie du soin, une éthique du prendre soin mais doivent contourner aussi quelques biais et oppositions.
Cette année, Pédiadol a choisit d’explorer cette complexité au travers de trois interventions :
Comprendre la douleur : surprises et paradoxes de la clinique (Dr Nicolas Danziger, neurologue, département de neurophysiologie clinique, Hôpital Pitié Salpétrière)
Les circuits de la décision dans les situations complexes (David Naudin, Cadre de santé, Formateur, doctorant au Laboratoire Education et Pratique en Santé, Bobigny, Paris 13)
Agir malgré la complexité, une décision à prendre (Bénédicte Lombart, Cadre de santé, docteur en philosophie, APHP)
Comment puis-je soulager un enfant qui a des douleurs abdominales ? Douleurs violentes de la fosse iliaque droite, que faire aux urgences en attendant le chirurgien ? Si je prescris un morphinique, est-ce que je ne risque pas de masquer les signes cliniques et de retarder le diagnostic ? Douleurs abdominales à répétition sans signes cliniques, comment savoir ? Puis-je faire une EVENDOL pour voir s’il a vraiment mal ? Que faire ? Comment avancer dans le diagnostic et la prise en charge d’une douleur fonctionnelle ?
Le Dr Marc Bellaïche a présenté les différentes situations de douleurs fonctionnelles et pointé les réponses à éviter absolument, comme étiqueter constipation sur une radiographie, donner un placebo, multiplier les fibroscopies inutiles. Le Pr Catherine Jousselme nous a entrainé dans ce que les neurosciences nous ont appris de notre intestin, deuxième cerveau, et du rôle des facteurs de stress parfois lointains dans la genèse de la douleur psychogène.
Vous trouverez dans le film récent réalisé par Pédiadol des réponses à toutes ces questions et bien d’autres…
Que retenir de cette année ? Les nouveautés et publications…
Parmi les présentations, on notera en particulier le dispositif Freestyle libre®. C’est un capteur (disque de 4 cm collé sur la peau de la face latérale du bras pour 14 jours), qui permet de mesurer le taux de glucose en continu par simple scann d’un lecteur (système flash), évitant ainsi la piqûre pluriquotidienne au bout des doigts (tutoriel).
Plusieurs études randomisées ont permis de montrer que les résultats sont bien corrélés aux glycémies capillaires habituelles et que l’utilisation de Freestyle libre® réduit le temps passé en hypoglycémie et améliore l’HbA1C.
L’avenir est à ce genre de dispositif, également en dehors du diabète, en particulier en néonatologie !
Retrouvez l’ensemble des articles : actes pages 47 à 95
Le MEOPA nous met dans tous nos états…
Aujourd’hui le MEOPA est incontournable pour soulager la douleur des soins ou soulager des états douloureux sévères, mais les soignants émettent parfois des avis emprunts de méfiance et stigmatisent certains enfants qui le réclament. Le Pr Daniel Annequin a présenté l’état des connaissances sur la pharmocodynamie du MEOPA et dédramatisé ces suspicions de toxicomanie qui relèvent le plus souvent d’une « pseudo-addicton » : demande insistante de soulagement à cause d’une douleur non soulagée.
Le Dr Caroline Victorri Vigneau a repris ces notions et expliqué qu’il existe actuellement une enquête nationale du centre de pharmacovigilance de Nantes sur les prises d’antalgiques chez les jeunes drépanocytaires, l’étude PHEDRE, dont nous attendons les résultats dans une année.
Voici quelques-unes des questions d’actualité qui ont été abordées :
Quels sont les risques à utiliser du MEOPA pour une professionnelle enceinte ? Les données actuelles de l’expérience et de la littérature ne peuvent aucunement conclure à l’existence d’un risque spécifique. Aucun effet tératogène, aucun effet mutagène, carcinogène n’a été mis en évidence chez l’homme. L’étude de 720 000 naissances à partir du registre suédois a montré que la fréquence des malformations fœtales congénitales n’est pas plus élevée chez les femmes qui ont reçu du protoxyde d’azote à l’occasion d’une anesthésie pendant le premier trimestre de leur grossesse, les quantités inhalées étant 50 000 supérieures à celles inhalées par une infirmière se tenant à proximité d’un patient inhalant le MEOPA.
Peut-on parler de pollution atmosphérique avec le MEOPA ? Le protoxyde d’azote (N20) comme le C02 et le méthane, est un gaz participant à l’effet de serre. La production de N20 est essentiellement liée à l’agriculture, aux engrais, aux déjections animales et à l’industrie, l’usage médical représente moins de 2 % de l’ensemble de la production de N20.
Et les jeunes ? L’inhalation de protoxyde pur est très largement observée en Grande Bretagne et aux États Unis pour un usage festif et récréatif. Les tableaux de véritable addiction apparaissent là aussi très rares.
Le MEOPA : Les règles d’or !
Maintenir le contact (dialoguer, chanter…) Evaluer le contenu de la bouteille Obtenir la coopération de l’enfant (ne pas appliquer le masque de force !) Prévenir l’enfant des effets (tu peux te sentir bizarre…) Adapter le débit en fonction de la respiration (le ballon doit toujours rester bien gonflé)
Appel à communications
25èmes journées La douleur de l’enfant. Quelles réponses ? PARIS 5 au 7 Décembre 2018
Vous avez effectué des travaux sur la douleur de l’enfant ou réalisé un projet original et souhaiteriez communiquer à ce sujet en séance plénière. Envoyez un court résumé expliquant la méthodologie et les résultats du projet pour le 30 avril 2018 au plus tard à :
Humanisation des soins : date de dépôt des projets 7 mars 2018.
Recherche sur la douleur, la fin de vie et l’accompagnement : date de dépôt des projets 3 mai 2018.
A VOS AGENDAS !
Congrès des sociétés de Pédiatrie 24 mai au 26 mai 2018 Lyon
43èmes Journées Nationales d’Etude des Puéricultrices 13 au 15 juin 2018 La Rochelle
Congrès national de la SFAR 27 au 29 septembre 2018 Paris
Congrès national Douleur SFETD 15 au 17 novembre 2018 Lille