Allaitement ou biberon pendant la vaccination

Dans une étude non randomisée, ouverte, monocentrique (dans un centre de vaccination à Salerne en Italie), entre mars et décembre 2017, 3 groupes de patients ont été comparés : allaitement maternel ou biberon (2 minutes avant, pendant et 3 minutes après), ou portage seul, lors des vaccinations par l’hexavalent et le vaccin anti-pneumococcique à 3 mois, 5 mois ou 10 à 12 mois. L’évaluation reposait sur la latence des pleurs (temps en secondes écoulé entre l’introduction de l’aiguille et le début des pleurs), la durée des pleurs, et le score de douleur de l’échelle FLACC ou de la NIPS (Neonatal Infant Pain Scale), à T0 (au moment de l’introduction de l’aiguille), T1 (1 minute après) et T3 (3 minutes après T0). 162 enfants ont été inclus. Toutes les mesures sont en faveur du nourrissage, allaitement ou biberon pendant le geste. Le temps de latence des pleurs est significativement plus long dans le groupe allaitement (2,5 secondes), versus les autres groupes (2 secondes). La durée des pleurs est significativement plus courte dans les groupes nourrissage (60 secondes) que dans le groupe portage (115 secondes). Les scores de douleur montrent une diminution significative à T1 et T3 dans les groupes « traitement » alors que les évaluations sont comparables à T0 (FLACC = 9/10 environ et NIPS = 6/7 environ) entre les 3 groupes. Les enfants nourris ont presque -4 points à la FLACC et -2 points à la NIPS à T1 et -2 point à la FLACC et -1,5 points à la NIPS à T3 (sans différence entre les deux groupes « traitement »). Dans les trois groupes, on retrouve une grande satisfaction (>83 %) de l’expérience chez les mères qui souhaitent recommencer la vaccination dans ces conditions.

Analgesic effects of breast- and formula feeding during routine childhood immunizations up to 1 year of age. Viggiano C, and al. Pediatr Res. 2020 May 11

Commentaire Pédiadol 

Lorsqu’un allaitement est possible, qu’il soit artificiel ou maternel, il est donc recommandé, et ce jusqu’à un an, avant, pendant et après la vaccination si les parents sont d’accord. Mais n’oublions pas la distraction par la chanson, la musique, le jeu ou toute autre méthode, ainsi qu’éventuellement le patch anesthésique, mesures qui facilitent l’acceptation de la vaccination par l’enfant et ses parents.

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L’allaitement lors de la vaccination BCG

Une nouvelle étude, réalisée par une équipe pakistanaise, confirme l’effet analgésique de l’allaitement lors d’une effraction cutanée chez le nouveau-né. Lors d’un essai randomisé au moment de la vaccination par le BCG, 60 nouveau-nés ont été inclus. Les uns (n = 30) étaient allaités avant, pendant et après la vaccination, les autres bénéficiaient de la prise en charge habituelle, sans allaitement. Le BCG était administré par voie intradermique dans le deltoïde, les enfants étant sur les genoux de leur mère. La durée du premier cri, marqueur de la douleur, est significativement inférieure dans le groupe allaité, en comparaison avec groupe contrôle (16,48 secondes versus 34,93 secondes). Ce résultat a l’intérêt de montrer l’efficacité pour une injection intradermique, geste particulièrement douloureux.

Analgesic Effect Of Direct Breastfeeding During BCG Vaccination In Healthy Neonates. Dar JY, Goheer L, Shah SA. J Ayub Med Coll Abbottabad. 2019 Jul-Sep;31(3):379-382.

Commentaire Pédiadol 

Allaiter pendant la vaccination devrait devenir la règle !