Quatre études récentes ont évalué l’efficacité d’antalgiques lors des injections de toxine
botulique pour des enfants, certains atteints de polyhandicap lourd, d’autres sans retard
mental. Dans ces études, l’association MEOPA-EMLA® a été le plus souvent utilisée, voire
associée à d’autres moyens. Pourtant, si environ 25 % des enfants ne souffrent pas grâce
aux moyens antalgiques, des niveaux de douleur modérée à intense sont retrouvés pour
plus de la moitié d’entre eux.
Dans deux études prospectives [1, 2] portant sur 34 et 40 enfants, des douleurs persistaient lors des injections,
malgré l’association MEOPA-EMLA®, soulignant l’insuffisance de ce traitement.
Une étude randomisée contrôlée en double aveugle [3] a comparé le MEOPA et du midazolam per os pour 50 enfants (âge moyen
8 ans 2 mois). Les scores de douleur avec la FLACC, l’EVA parents et infirmiers ont été statistiquement plus bas dans le groupe
MEOPA sans modifier la facilité du geste et les parents l’ont préféré au midazolam.
Enfin, dans un travail récent [4], différents protocoles antalgiques ont été réalisés pour 165 enfants ; tous ont reçu au moins MEOPA
et EMLA® ; l’association à de la codéine et un anxiolytique (hydroxizine) a permis la meilleure baisse des scores de douleur.
Dans cette équipe, l’utilisation de moyens non médicamenteux a contribué largement à la diminution des douleurs : information
à l’enfant et sa famille, préparation, distraction.
Commentaire Pédiadol : Les enfants pour lesquels les niveaux de douleur restent élevés malgré les moyens cités devraient pouvoir bénéficier
d’une sédation-analgésie plus lourde. Cependant la décision d’une sédation ou d’une anesthésie générale n’est pas toujours aisée chez
ces enfants parfois « à risque ».

Références
[1] Brochard S et al. Ann Phys Rehabil Med 2009
[2] Gambart G et al. Ann Readapt Med Phys 2007
[3] Zier JL et al. Dev Med Child Neurol 2008
[4] Fritot S et al. 17e Journées La douleur de l’enfant, quelles réponses ? 2010