Être à l’écoute des parents

  • Établir une relation de confiance et d’échange avec eux.
  • Que perçoivent-ils de la douleur de l’enfant ? La plupart des parents sont capables de très bien décrire les changements dans le comportement de l’enfant.
  • S’enquérir du passé douloureux de l’enfant, des signes de douleur et des moyens habituels pour la soulager (câlin, tétine, doudou, etc.).
  • Les informer honnêtement et simplement sur l’évolution de la douleur et les moyens thérapeutiques. On peut s’aider du livret SPARADRAP « Aïe j’ai mal ».
  • Apprécier leur possibilité de participation lors des soins, leur proposer une collaboration.
  • Apprécier sans les critiquer l’anxiété et l’inquiétude des parents. Des gestes qui peuvent apparaître simples et banals pour les soignants ne le sont pas toujours pour les parents. Il est inutile d’accuser les parents de transmettre leur anxiété à l’enfant. Prendre en charge la douleur de l’enfant rassure les parents.
Plus on dispose de moyens antalgiques, plus la communication avec les parents est facile.


La participation des parents aux soins

→ Les craintes des soignants

La présence des parents pendant les soins suscite souvent des appréhensions des soignants :

  • peur d’être jugé ;
  • peur de mal faire le geste sous le regard des parents ;
  • peur de la perte de la maîtrise de la situation
  • peur que le parent aie des réactions gênantes.

Autant de craintes qui vont s’amoindrir avec le temps et l’expérience.
Faire participer les parents aux soins est un incontournable !

Et pourtant…

→ Dès 1988, la charte européenne de l’enfant hospitalisé demande que l’enfant bénéficie de la présence des parents jour et nuit et que les parents soient associés aux soins, puis en 1998 une circulaire relative au régime de visite des enfants hospitalisés (DH/EO 3 n° 98-688 du 23/11/1998) reprend en France ces consignes entrées dans les habitudes depuis :

(…) La mère, le père ou toute autre personne qui s’occupe habituellement de l’enfant doit pouvoir accéder au service de pédiatrie quelle que soit l’heure et rester auprès de son enfant aussi longtemps que ce dernier le souhaite, y compris la nuit.(…) Le personnel soignant doit être particulièrement attentif aux remarques formulées par l’entourage de l’enfant hospitalisé, notamment en ce qui concerne le comportement de l’enfant et toute attitude de sa part qui pourrait traduire une douleur physique. (…)

→ Plusieurs études ont évalué les conséquences et la pertinence de la présence des parents auprès de leur enfant lors d’un geste invasif aux urgences (prélèvement sanguin, sutures). Voir les études de Bauchner. À titre d’exemple, dans une étude française (Carbajal, 1999) :

  • dans le groupe des parents présents, les soignants ont jugé que cette présence :
    • était une bonne idée dans 94 % des cas,
    • a rendu les soignants nerveux dans 8 % des cas,
    • a aidé l’enfant dans 68 % des cas ;
  • la présence des parents n’a pas nui pas à la performance du geste. Le pourcentage de ponctions veineuses réalisé à la première tentative était le même, que les parents soient présents ou absents ;
  • l’anxiété des parents, évaluée par EVA, était plus importante dans le groupe des parents absents ;
  • globalement, 70 % des parents pensent que les parents et/ou les enfants doivent participer à la décision de la présence ou de l’absence des parents lors d’un geste agressif.

Ainsi le plus souvent, lorsque les parents sont présents, la détresse de tous est atténuée (enfant, parent mais aussi soignant !).

→ Le rôle des parents

    • La présence des parents soutient et réconforte l’enfant pendant la maladie, la chirurgie et les soins. Beaucoup de parents ont besoin d’être guidés : les encourager à maintenir un contact chaleureux, distrayant et rassurant (prendre la main, caresser l’enfant, raconter une histoire, etc.).
    • Les parents culpabilisent souvent de ne pouvoir empêcher la souffrance de leur enfant. Qu’ils soient présents lors du soin et à plus forte raison s’ils sont absents, il est important de ne pas leur reprocher.
    • Proposer aux parents d’être présents auprès de leur enfant pendant un geste douloureux mais ne jamais les y obliger.
    • Il est déconseillé de faire participer les parents à la contention de l’enfant !
    • La satisfaction des parents et le climat relationnel sont meilleurs lorsqu’on leur permet de rester auprès de leur enfant.


Les points clés

Pour établir une relation de confiance avec les parents :

  • tenir compte des informations sur l’enfant fournies par les parents ;
  • les informer des moyens utilisés pour prendre en charge la douleur de leur enfant ;
  • les inviter à aider l’enfant pendant les soins ;
  • apprécier leur anxiété avec bienveillance ;
  • ne pas les culpabiliser ;
  • les considérer comme des partenaires.
Ce sont les parents qui connaissent le mieux l’enfant.
Plus on dispose de moyens antalgiques, plus la communication est facile.