Best-of des 23èmes journées de la douleur de l’enfant !
Entendre et voir la douleur … Quand la peur s’en mêle.
Peur et douleur sont deux perceptions qui s’influencent et peuvent se confondre.
Il s’agit le plus souvent de réactions normales face à une situation de maladie, de traumatisme
ou de soins. Ces manifestations sont difficilement dissociables et ne doivent probablement pas
être envisagées séparément. Cela implique souvent un changement de nos pratiques en termes
d’évaluation et d’intervention. L’important est certainement de traiter les deux. Dans un
premier temps, il est donc inutile de les distinguer, et une approche multimodale faisant
notamment la part belle aux moyens non pharmacologiques est très utile. Dans un deuxième
temps, il peut être utile de tenter de les différencier afin d’adapter les interventions. Tenir
compte de l’histoire douloureuse et anxieuse antérieure de l’enfant et développer toutes les
techniques d’information contribue à diminuer peur et douleur.
Dr F. Lebrun Urgences et soins intensifs pédiatriques – Equipe douleur pédiatrique CHC-Liège. p. 26 à 30 des actes.
La communication hypnotique : bienfaits et dérives.
La portée des paroles prononcées et le choix des mots sont des éléments clés de la communication hypnotique. C’est ainsi
qu’une attention légitime est désormais prêtée à la manière de s’adresser à l’enfant dans
un contexte de soin. Fort de l’expérience de la communication hypnotique, certains recommandent
de ne plus évaluer la douleur de l’enfant mais plutôt son inconfort. Or l’accompagnement
de l’enfant obéit à une chronologie dont la première étape est la rencontre.
Il s’agit de prononcer les mots justes, ceux de l’enfant, les mots qui expriment exactement ce
qu’il ressent ici et maintenant. C’est seulement après l’avoir rejoint dans sa réalité, qu’il devient
envisageable d’inviter l’enfant à transformer celle-ci, à s’éloigner de ce qui lui fait mal ou peur.
Il s’agit de ne pas se tromper de cible, ce n’est pas le mot douleur qu’il faut faire disparaitre
mais la douleur elle-même !
B. Lombart Infirmière, Cadre de santé, Docteure en philosophie. p. 18 à 22 des actes
Diminution de l’anxiété pré-opératoire
L’effet positif du livret SPARADRAP remis lors de la consultation pré- anesthésique a été démontré
par une étude présentée lors du congrès.
Le Dr J.M. Benhaiem nous a présenté les différences et ressemblances entre l’hypnose et la méditation. Puis C. Cunin Roy,
a abordé l’intérêt de la méditation pleine conscience (mindfulness) chez l’enfant.
Depuis quelques années méditation et hypnose se développent en médecine en particulier dans le domaine de la douleur.
Le Dr J.M. Benhaiem présente ces deux approches, leurs points communs et leurs différences. En lisant le résumé de sa
communication, vous découvrirez comment le processus hypnotique ainsi que celui de la méditation permet aux personnes
de transformer leur perception de la douleur. Cécile Cunin Roy apporte son expérience de la pratique de la méditation
auprès des enfants en rappelant ses principes fondateurs. Il s’agit de porter attention à la respiration, aux sens, aux
sensations corporelles, c’est-à-dire à observer ce qui est là dans l’expérience immédiate. On découvre comment cette
technique accessible aux enfants peut les aider à transformer la perception de la douleur.
Dr JM Benhaiem Responsable du DU Hypnose médicale Paris et C. Cunin Roy, psychologue clinicienne, instructeur pleine conscience p. 8 à 17 des actes.
Les principales publications 2015-2016 résumées pour vous !!!
Une année riche en recommandations et synthèses sur la douleur postopératoire et l’amygdalectomie,
sur la douleur aux urgences, sur la douleur provoquée par les soins (en pédiatrie, réanimation
et néonatologie) mais aussi une réflexion sur la contention, des études sur les conséquences
à long terme des douleurs néonatales, sur l’efficacité du paracétamol, des solutions sucrées
et des odeurs chez le nouveau-né, sur l’efficacité et la sécurité de la NCA chez les nourrissons
et enfin sur l’impact des clowns sur la douleur et l’anxiété.
Retrouver tous les articles p. 82 à 104 des actes du congrès.
L’enfant prostré : a-t-il mal ?
Silence, immobilité, désintérêt, retrait de la relation, apparent
sommeil : on ne remarque plus l’enfant, l’alarme ne se déclenche plus chez le
soignant… Douleur ? Tristesse ? Fatigue ? Que se passe-t-il pour cet enfant « trop calme
» ?
Les signes de l’atonie ou inertie
Les signes de douleur aiguë (cris, pleurs, agitation, protestation, grimace) disparaissent et
un comportement paradoxal d’apathie s’installe d’autant plus rapidement que l’enfant est
jeune, la douleur profonde et intense.
Visage manquant d’expressivité
Désintérêt pour le monde extérieur : rien ne retient l’attention de l’enfant qui paraît absent,
ailleurs, et semble repousser la communication
Lenteur et rareté des mouvements : pas d’initiative motrice, même à distance du foyer douloureux.
Un jeune enfant DOIT toujours bouger et communiquer ! Le corps ne ment pas, des signes qui ne
trompent pas :
La grimace, persistante en dehors des pleurs
Les postures antalgiques
Les raideurs, les crispations, l’hypertonie
L’immobilité
Dans la dépression, le visage semble demander de la consolation, le retrait de la relation est
moins massif. Si le doute persiste, un test thérapeutique est indiqué.
Les pièges
Vouloir absolument distinguer entre peur et douleur. Une prise en charge conjointe est nécessaire.
Evaluer de façon subjective intuitive paraît souvent à tort suffisant, conduisant à des débats
dans l’équipe.
Des critères objectifs (évaluation) sont indispensables.
Vouloir absolument prouver que l’enfant n’a pas mal : « Il m’a souri » … un débat s’installe,
« je ne crois pas qu’il aie mal… il est anxieux, ou triste ». Vérifier objectivement
: observation, jugement clinique averti, et emploi d’un score validé comme EVENDOL.
La relation, une attention à ce que vit l’enfant
Aborder l’enfant avec précaution et douceur, voire lenteur, instaurer d’abord une communication
la moins médicalisée possible (proposer un jouet). Lui faire comprendre que l’on sait
qu’il a mal. Le laisser dans les bras des parents, ou au contact.
Dialoguer avec les parents, ce sont eux qui connaissent le mieux cet enfant, ils détectent
de « micro changements » qui échappent aux soignants.
Chercher à comprendre au plus près ce que l’enfant éprouve.
Prendre soin avec attention et empathie, une démarche qui témoigne d’une éthique soignante !
Dr E. Fournier-Charrière. Centre d’étude et de traitement de la douleur, hôpitaux Bicêtre et
Trousseau. p. 74 à 77
Pédiatres, infirmières/puéricultrices, médecins généralistes : des recommandations HAS concernant
les alternatives à la codéine.
Elles sont à votre disposition pour améliorer la prise en charge de la douleur chez l’enfant en pratique quotidienne !
Publiées en janvier 2016, elles sont téléchargeables sur le site de l’HAS, ici
2 formats sont mis à disposition des professionnels :
un argumentaire (texte long) pour les détails de la revue de la littérature
une fiche mémo avec des tableaux synthétiques des molécules antalgiques disponibles (posologies,
galénique, …).
Vous trouverez les principales situations cliniques au quotidien et des exemples de prescription pour vous guider dans
votre pratique en service de pédiatrie, en chirurgie ambulatoire ou en consultation de ville.
p. 106 à 113 des actes.
appel à communication
24èmes journées La douleur de l’enfant.
Quelles réponses ?
PARIS 13 au 15 Décembre
2017
Vous avez effectué des travaux sur la douleur de l’enfant ou réalisé un projet original et souhaiteriez communiquer à ce
sujet en séance plénière. Envoyez un court résumé expliquant la méthodologie et les résultats
du projet pour le 30 avril 2017 au plus tard à : [email protected]
A VOS AGENDAS !
Congrès de la Société Française de Pédiatrie, 17-19 mai à Marseille
Congrès mondial de la douleur de l’enfant « International Symposium of Pediatric Pain
» les 6 et 7 juillet à Kuala Lumpur
International Forum on Pediatric Pain 12-15 octobre en Nouvelle Écosse (Canada)
24èmes journées « La douleur de l’enfant. Quelles réponses ? » PARIS 13 au 15
Décembre 2017