Thérapies psychologiques et douleurs chroniques ou récurrentes
Levy RL, Langer SL, Walker L, et al.
Cognitive-behavioral therapy for children with functional abdominal pain
and their parents decreases pain and other symptoms
Am J Gastro Enterology 2010 ; 105 : 946-56
Levy RL, Langer SL, Walker L, et al.
Cognitive-behavioral therapy for children with functional abdominal pain
and their parents decreases pain and other symptoms
Am J Gastro Enterology 2010 ; 105 : 946-56
Les douleurs abdominales récurrentes (DAR) de type fonctionnel sont fréquentes chez les enfants
et adolescents, et souvent invalidantes et intraitables ; ces douleurs peuvent persister à l’âge
adulte.
Les auteurs ont développé une méthode cognitivo‐comportementale associant : apprentissage de
la relaxation, stratégies pour gérer les douleurs, modification des comportements vers des
attitudes positives de bien‐être, acquisition de compétences pour faire face, travail sur les pensées,
et en ce qui concerne les parents, apprentissage de stratégies pour diminuer les réactions de
sollicitude et de protection et renforcer les comportements de bonne santé chez leur enfant
(quelques études ont montré que l’hypersollicitude et les réactions de protection des parents sont
susceptibles d’aggraver les douleurs, ou du moins d’engager les enfants à se focaliser sur leurs
douleurs ; Walker 2006).
Le design comprenait 33 sessions de 75 min à une semaine d’intervalle de cette méthode (TCC),
comparée à trois sessions « éducatives » comprenant information sur le fonctionnement du
système digestif et sur la nutrition. Les sessions étaient enregistrées et une supervision du
contenu a été assurée pour 20 % d’entre elles. Ont été mesurés à l’inclusion, puis à 1, 3 et 6 mois :
la douleur présente (échelle de visages FPS‐R), l’intensité des symptômes gastro-intestinaux
(nausées, mal au coeur, constipation…), et l’importance du handicap (Functional Disability
Inventory, Walker 1991 ; une batterie d’échelles validées mesuraient la dépression, l’anxiété, les
réponses des parents à la douleur, les compétences en coping, et les croyances vis-à-vis de la
douleur.
200 enfants de 7 à 17 ans souffrant d’au moins 3 épisodes de DAR les 3 derniers mois ont
été randomisés en aveugle à l’un des traitements. Dans chaque groupe, 87 et 89 enfants ont suivi
toutes les sessions. Presque les ¾ étaient des filles, 67 % avaient des DAR depuis 12 mois ou plus,
26 % des parents soufraient d’un SII.
Dans l’ensemble, tous les enfants se sont améliorés, mais cette amélioration était significativement
supérieure dans le groupe TCC, et se maintenait voire augmentait à 6 mois. La douleur et
l’intensité des symptômes GI étaient les plus améliorés. Le retentissement en terme de handicap
montrait une tendance à une amélioration supplémentaire dans le groupe TCC (non significative).
La tendance protectrice des parents diminuait dans le groupe TCC et les compétences de coping
positif augmentaient. À noter : dans les deux groupes les parents trouvaient leur thérapeute très
compétent.
Les auteurs concluent que le travail cognitivo‐comportemental améliore en trois sessions les
enfants souffrant de DAR.
et adolescents, et souvent invalidantes et intraitables ; ces douleurs peuvent persister à l’âge
adulte.
Les auteurs ont développé une méthode cognitivo‐comportementale associant : apprentissage de
la relaxation, stratégies pour gérer les douleurs, modification des comportements vers des
attitudes positives de bien‐être, acquisition de compétences pour faire face, travail sur les pensées,
et en ce qui concerne les parents, apprentissage de stratégies pour diminuer les réactions de
sollicitude et de protection et renforcer les comportements de bonne santé chez leur enfant
(quelques études ont montré que l’hypersollicitude et les réactions de protection des parents sont
susceptibles d’aggraver les douleurs, ou du moins d’engager les enfants à se focaliser sur leurs
douleurs ; Walker 2006).
Le design comprenait 33 sessions de 75 min à une semaine d’intervalle de cette méthode (TCC),
comparée à trois sessions « éducatives » comprenant information sur le fonctionnement du
système digestif et sur la nutrition. Les sessions étaient enregistrées et une supervision du
contenu a été assurée pour 20 % d’entre elles. Ont été mesurés à l’inclusion, puis à 1, 3 et 6 mois :
la douleur présente (échelle de visages FPS‐R), l’intensité des symptômes gastro-intestinaux
(nausées, mal au coeur, constipation…), et l’importance du handicap (Functional Disability
Inventory, Walker 1991 ; une batterie d’échelles validées mesuraient la dépression, l’anxiété, les
réponses des parents à la douleur, les compétences en coping, et les croyances vis-à-vis de la
douleur.
200 enfants de 7 à 17 ans souffrant d’au moins 3 épisodes de DAR les 3 derniers mois ont
été randomisés en aveugle à l’un des traitements. Dans chaque groupe, 87 et 89 enfants ont suivi
toutes les sessions. Presque les ¾ étaient des filles, 67 % avaient des DAR depuis 12 mois ou plus,
26 % des parents soufraient d’un SII.
Dans l’ensemble, tous les enfants se sont améliorés, mais cette amélioration était significativement
supérieure dans le groupe TCC, et se maintenait voire augmentait à 6 mois. La douleur et
l’intensité des symptômes GI étaient les plus améliorés. Le retentissement en terme de handicap
montrait une tendance à une amélioration supplémentaire dans le groupe TCC (non significative).
La tendance protectrice des parents diminuait dans le groupe TCC et les compétences de coping
positif augmentaient. À noter : dans les deux groupes les parents trouvaient leur thérapeute très
compétent.
Les auteurs concluent que le travail cognitivo‐comportemental améliore en trois sessions les
enfants souffrant de DAR.
Commentaire Pédiadol : Les douleurs abdominales récurrentes résistantes à tout traitement sont particulièrement difficiles à soulager et peuvent devenir très invalidantes, les médecins sont très démunis. Cette étude est la première avec un effectif si important ; les études précédentes concernaient de plus petites cohortes et comportaient moins de mesures, en particulier en termes de coping (Duarte 2006 ; Hicks 2006 ; Humphreys 2000 ; Palermo 2009 ; Robins 2005 ; Sanders 1994). Cependant on peut regretter qu’un index aussi simple que le nombre de jours d’école manqués ne soit pas mentionné ; c’est pour nous un des critères essentiels de l’efficacité de la prise en charge. En France malheureusement, ce traitement assuré par des psychothérapeutes spécialisés n’est que rarement disponible. |
Palermo TM, Eccleston C, Lewandowski AS, et al.
Randomized controlled trials of psychological therapies for
management of chronic pain in children and adolescents : an updated meta-analytic review
Pain 2010 ; 148 (3) : 387-97
Randomized controlled trials of psychological therapies for
management of chronic pain in children and adolescents : an updated meta-analytic review
Pain 2010 ; 148 (3) : 387-97
Dans une méta-analyse sur l’effet des thérapies psychologiques sur les douleurs chroniques, les
auteurs qui ont publié ces résultats dans une revue de la Cochrane Collaboration en 2009 les
reprennent en les commentant. Dans ce travail, 25 études randomisées incluant 1 247 enfants
suivis pour douleurs chroniques ou récurrents, et traités par thérapie cognitivo-comportementale,
relaxation, biofeedback, hypnose… ont été analysées. Les auteurs concluent à l’intérêt de ces
thérapies pour les enfants souffrant de douleurs récurrentes, principalement pour les céphalées et
migraines, les douleurs abdominales récurrentes et les douleurs diffuses de type fibromyalgie.
auteurs qui ont publié ces résultats dans une revue de la Cochrane Collaboration en 2009 les
reprennent en les commentant. Dans ce travail, 25 études randomisées incluant 1 247 enfants
suivis pour douleurs chroniques ou récurrents, et traités par thérapie cognitivo-comportementale,
relaxation, biofeedback, hypnose… ont été analysées. Les auteurs concluent à l’intérêt de ces
thérapies pour les enfants souffrant de douleurs récurrentes, principalement pour les céphalées et
migraines, les douleurs abdominales récurrentes et les douleurs diffuses de type fibromyalgie.
Commentaire Pédiadol : L’hypnose et les thérapies cognitivo-comportementales sont à recommander dans les douleurs chroniques. |
Eccleston C, Palermo TM, Williams AC, et al.
Psychological therapies for the management of chronic and
recurrent pain in children and adolescents
Cochrane Database Syst Rev 2009 ; 2 : CD003968
Psychological therapies for the management of chronic and
recurrent pain in children and adolescents
Cochrane Database Syst Rev 2009 ; 2 : CD003968
Dans cette méta-analyse sur l’effet des thérapies cognitivo-comportementales sur les douleurs
chroniques, 29 études randomisées incluant 1432 enfants ont été analysées. Les auteurs concluent
à l’intérêt des thérapies cognitivo-comportementales pour les enfants souffrant de douleurs
récurrentes, et c’est principalement pour les céphalées et migraines que leur efficacité est le plus
étayée.
chroniques, 29 études randomisées incluant 1432 enfants ont été analysées. Les auteurs concluent
à l’intérêt des thérapies cognitivo-comportementales pour les enfants souffrant de douleurs
récurrentes, et c’est principalement pour les céphalées et migraines que leur efficacité est le plus
étayée.
Commentaire Pédiadol : L’hypnose et les thérapies cognitivo‐comportementales sont à ce jour le traitement à recommander. |