Groholt
EK, Stigum H, Nordhagen R, Kohler L.
Recurrent pain in children, socio-economic factors and accumulation in families
Eur J Epidemiol 2003; 18(10): 965-75
Le
but de cette étude était double :
évaluer la prévalence des douleurs récurrentes de l’enfant
rapportées par les parents dans les pays nordiques (Suède, Norvège,
Finlande, Danemark, Islande) en 1996 et décrire l’association
entre ces douleurs et les facteurs socio-économiques ;- estimer
l’association de ces douleurs avec celles des parents et la coexistence
de plusieurs types de douleurs chez les enfants.
Description
de l’étude :
- 10 000
enfants de 2 à 17 ans ont été sélectionnés
à partir de registres de population. Les familles ont été
contactées ; le taux de réponse a été de 68 %.
Les enfants de 7 ans ou plus ont été retenus, soit 6 230
enfants. - Les
parents répondaient en cochant les réponses ; les enfants
pouvaient participer aux réponses et cette participation était
notée par les parents.
Les questions posées étaient : l’enfant présente-t-il
l’un de ces symptômes ou plainte, au moins une fois par semaine ?
Au moins une semaine sur deux ? Pour chacune d’entre elles, l’intensité
était notée faible, modérée ou intense. Les plaintes
recherchées étaient les céphalées, douleurs abdominales,
douleurs du dos, troubles du sommeil, vertiges, baisse de l’appétit.- Les
enfants ont été répartis selon leur âge en 7-9
ans, 10-12 ans, 13-15 ans et 16-17 ans.
Le niveau d’études des parents a été noté
en 9 ans d’études ou moins, 10 à 11 ans, 12 ans et plus
de 12 ans.- Le
métier des parents a été noté. - La
recherche de pathologies sous-jacentes a été réalisée
grâce à une liste de 13 pathologies dont les parents devaient
cocher l’existence ou non, de même que le retentissement faible,
modéré ou sévère. - Une
pathologie était retenue comme chronique si elle durait depuis 3 mois
ou plus et si elle avait entraîné un retentissement sur la vie
quotidienne dans l’année passée. - Les
pathologies recherchées étaient l’asthme, la rhinite allergique,
l’eczéma, un déficit visuel, auditif, un trouble de langage,
des problèmes psychologiques, une hyperactivité, des troubles
moteurs, des problèmes gastro-intestinaux, un surpoids, un diabète,
une épilepsie et une case laissée libre pour tout autre diagnostic.
Résultats
:
- Dans
35% des cas, les enfants ont répondu au questionnaire avec leurs parents ;
dans ce cas, la prévalence des douleurs retrouvées était
1,2 à 1,5 fois plus élevée. - Les
filles présentaient plus de douleurs que les garçons : 17,1 %
versus 12,1 %. - Prévalence
des symptômes :Symptôme Total
(%)Faible
(%)Modéré
(%)Intense
(%)Céphalées 14,9 10 4,4 0,5 Douleurs
abdominales8,3 6,4 1,6 0,3 Douleurs
dos4,7 3,3 1,2 0,2 Troubles
du sommeil2,5 1,6 0,8 0,1 Vertiges 1,8 1,3 0,5 0 Perte
d’appétit3,5 2,2 1 0,3
- Les
associations les plus fréquentes sont céphalées-douleurs
abdominales : 3,4 %, et céphalées-douleurs dorsales :
1,8 %. - La
prévalence des céphalées et des douleurs dorsales augmente
avec l’âge. - La
prévalence des douleurs est plus élevée dans les milieux
à plus faible éducation et à plus faibles revenus. - Une
relation est retrouvée entre les symptômes décrits chez
l’enfant et les symptômes présents chez les parents pour
les céphalées, les douleurs abdominales et les douleurs dorsales
mais pas pour les autres symptômes. - Les
douleurs dorsales sont 3 fois plus élevées au Danemark qu’en
Finlande.
Commentaire Pédiadol : Concernant l’association céphalées et douleurs abdominales chez les enfants et leurs parents, à aucun moment les auteurs n’évoquent l’existence possible de migraine et donc le caractère possiblement génétique de cette association ; ils n’évoquent que la possibilité d’un « mimétisme » des douleurs chez les enfants de parents douloureux. |