Le consentement de l’enfant, mythe ou réalité ?
in Les 31èmes Journées Pédiadol
Laurent BACHLER, Professeur agrégé de philosophie
Bénédicte LOMBART, Infirmière, Cadre supérieure de santé, docteure en philosophie, coordination recherche paramédicale-GHU
Sorbonne Université-AP-HP, Laboratoire Interdisciplinaire d’Etudes du Politique Hannah Arendt de Paris Est (LIPHA) – EA 7373

Prendre soin d’un enfant, ce n’est pas simplement prendre soin de son corps. C’est aussi prendre en compte sa subjectivité. Plus exactement, un enfant construit sa subjectivité dans la relation aux autres, dans la mesure où ces autres personnes lui attribuent une subjectivité. On ne crée de la subjectivité chez un sujet qu’en faisant le pari de cette subjectivité, en lui prêtant ce qu’il n’a pas pour qu’il développe cela par lui-même.
Derrière la question du consentement, se joue donc cette question de l’accompagnement et de l’attention que nous donnons à la construction et au développement de cette subjectivité de l’enfant. Nous lui proposons un soin, nous lui demandons d’accepter ce soin. Nous cherchons son consentement pour que nous n’ayons pas à lui faire violence. Mais comment faire pour que ce moment où
nous savons mieux que lui ce qui est bon pour lui, et où nous lui demandons de nous faire confiance, soit aussi une manière de prendre en compte son autonomie de jugement, sa subjectivité et son pouvoir de décision sur sa vie ?
Une réflexion philosophique sur le sens des mots même et sur ce qu’ils représentent pour un enfant nous permettra de mieux cerner les enjeux de ce que nous demandons à un enfant lorsque nous lui demandons de consentir aux soins. Les mots ne sont jamais neutres. Ils embarquent avec eux un horizon de significations qui peuvent nous aider à prendre soin des enfants, comme ils peuvent au contraire
faire écran à la relation de soins. C’est pourquoi il est utile de se donner un certain nombre de nuances conceptuelles pour décrire et nommer ce que nous faisons.

Bénédicte Lombart et Laurent Bachler, dans leur approche philosophique de ces questions proposent un regard croisé sur ces mots utiles pour comprendre ce que nous faisons.

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