Les douleurs chroniques post chirurgicales sont donc fréquentes et ont des conséquences importantes sur la santé mentale et la qualité de vie des enfants et des adolescents. La connaissance des facteurs de risque incite à un dépistage simple.

C’est l’intérêt du score PPST, Pediatric Pain Screening Tool, élaboré il y a quelques années (Simons LE, Pain 2015), pour sélectionner les patients les plus impactés par leur douleur chronique, ayant besoin d’un traitement urgent.

Il comporte 9 items auxquels l’adolescent répond lui-même

Sous échelle physique

  1. Ma douleur est dans plus qu’une partie du corps
  2. Je ne peux marcher qu’une courte distance à cause de ma douleur.
  3. C’est difficile pour moi d’être à l’école toute la journée.
  4. C’est difficile pour moi de m’endormir et de rester endormi.e la nuit.

Sous échelle psycho-sociale

  1. Ce n’est pas vraiment prudent pour moi d’être physiquement actif.ve.
  2. Je m’inquiète beaucoup pour ma douleur.
  3. Je sens que ma douleur est terrible et qu’elle n’ira jamais mieux
  4. En général je ne m’amuse plus autant que j’avais l’habitude.
  5. Dans l’ensemble, dans quelle mesure (ou à quel point) la douleur a-t-elle été un problème pendant les deux dernières semaines : pas du tout, un peu, quelquefois (ou moyennement), beaucoup, énormément.

Toutes les réponses « oui » sont cotées 1 point. Pour l’item 9, les évaluations « beaucoup » et « énormément » sont cotées 1.

Dans cette étude, les adolescents devant être opérés de scoliose idiopathique ou de pectus excavatum (intervention de Nuss) dans 3 hôpitaux ont rempli de nombreux tests en préopératoire (PPST, échelles d’anxiété, dépression, retentissement fonctionnel par FDI, douleur neuropathique par PainDetect, qualité de vie, sommeil, intensité de la douleur). La douleur et son retentissement ont été suivis avec des évaluations répétées à 6 et 12 mois. 144 adolescents d’âge moyen 15 ans ont participé, 109 ont été suivis. Le score PPST variait de 0 à 7. La douleur chronique s’est développée chez 27/105 (25.7%) à 6 mois et 20/71 (28.2%) à 12 mois. Toutes les mesures des tests étaient plus élevées dans le groupe développant une douleur chronique. Le groupe avec score PPST < 2 (N=57) avait un risque de douleur chronique faible (22.81%) et le groupe avec PPST ≥ 2 (N=47) avait un risque élevé (48.94%).

  1. Narayanasamy et al., « Pediatric Pain Screening Tool: A Simple 9-Item Questionnaire Predicts Functional and Chronic Postsurgical Pain Outcomes After Major Musculoskeletal Surgeries », The Journal of Pain 23, no 1 (janvier 2022): 98‑111, https://doi.org/10.1016/j.jpain.2021.06.014.

Commentaire Pédiadol 

Déterminer en préopératoire les patients à risque de DCPO et d’incapacité à long terme, est possible avec ce score simple et permettra de mettre en œuvre des actions préventives.

Ce score PPST a été montré utile pour diverses situations (voir sur Dolomio).

Télécharger l’article ICI