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22e Journées "La douleur de l’enfant. Quelles réponses ?"
Séances plénières
le 10 décembre 2015 à l’Unesco

Focus sur Boris Cyrulnik

Neuropsychiatre, Boris Cyrulnik est essentiellement connu pour ses travaux sur le concept de « résilience » ou capacité de l’individu à surmonter les pires épreuves.

Qu’en est-il de l’enfant ? Du nouveau-né séparé de sa mère ?

Mais aussi les moyens de limiter les douleurs à l’hôpital
– humains, médicamenteux –,
distraction, hypnose, etc.

Ateliers de formation
mercredi 9 & vendredi 11 décembre 2015
Faculté St Antoine, Paris
30 thématiques au choix
Quelques places encore disponibles !
Inscriptions en ligne
Évaluation de la douleur :
quelle échelle pour l’enfant ?
Évaluation de la douleur liée à la situation
(maladie, traumatisme ou chirurgie)
Âge
Échelle
Seuil
de traitement
Nouveau-né à terme ou prématuré EDIN 4 à 5/15*
EVENDOL (en cours de validation pour le nouveau-né à terme) 4/15*
0-7 ans EVENDOL (pour toute douleur, aiguë ou prolongée, y compris postopératoire, 0-7 ans) 4/15**
FLACC (plutôt douleur aiguë, en particulier postopératoire, 2 mois – 7 ans) 4/10*
DEGR ou HEDEN (plutôt douleur prolongée, atonie psychomotrice, 2-7 ans) 10/40 pour DEGR**
3/10 pour HEDEN*
Auto-évaluation Selon compréhension et préférence de l’enfant  
À partir de 4 ans Visages (FPS-R) 4/10**
À partir de 6 ans EVA pédiatrique (verticale) 3/10**
À partir de 8 ans EN (échelle numérique 0-10) 3/10**
Description qualitative Selon compréhension et préférence de l’enfant  
Localisation Schéma du "bonhomme"  
Caractéristiques DN4 (pour confirmer la douleur neuropathique)  
Handicap, difficultés de communication, etc. Enfant inconnu de l’équipe :  
FLACC modifiée 4/10*
ou GED-DI 7/81 ou 11/90**
Enfant connu de l’équipe :  
DESS (San Salvadour) 6/40**
Réanimation COMFORT-B (mesure aussi la sédation) 17/30**
Soit le seuil a été déterminé par l’habitude clinique (*), soit il a été étudié et déterminé par les auteurs (**).
Évaluation de la douleur liée à un soin, un geste ponctuel
Âge
Échelle
Seuil
de traitement
Nouveau-né DAN 3/10
NFCS  
Nourrisson
et jeune enfant
   
2 mois – 7 ans FLACC 4/10
1-7 ans CHEOPS 8/13
Dès que possible Auto-évaluation  

?
Le recours aux méthodes non pharmacologiques complémentaires se développe en pédiatrie pour améliorer la gestion des douleurs postopératoires et celles des soins. On voit notamment émerger des approches dites « intégratives » (integrative care therapies). Mais de quoi s’agit-il ? Ce terme est à la mode et semble à géométrie variable. Ces méthodes « complémentaires » se veulent souvent répondre à une conception holistique de la médecine et englobent un grand nombre d’interventions non médicamenteuses assez hétéroclites comme l’aromathérapie, la médiation, la phytothérapie, des médecines énergétiques, l’acuponcture, etc.* Leur efficacité demeure assez peu explorée comme l’indique la dernière revue de 20111.
Cependant ces approches se développent en pédiatrie comme le montre une synthèse récente2. Les méthodes psychocorporelles telles que l’imagerie mentale, l’hypnose et la distraction sont également étiquetées comme des méthodes complémentaires. Il existe donc une certaine confusion entre méthodes intégratives, complémentaires et psychocorporelles et il est parfois difficile de s’y retrouver. Certaines ont fait leurs preuves et d’autres pas encore. Quelles sont les méthodes dont l’efficacité est prouvée ?

  • La méta-analyse récente de la Cochrane Collaboration3 concernant les interventions psychologiques utilisées
    pour réduire la douleur et de la détresse chez les enfants et les adolescents lors des piqûres fait la synthèse
    des éléments de preuve. Actuellement la distraction de l’attention et l’hypnoanalgésie ont fait leurs preuves de manière fiable pour réduire la douleur et l’anxiété de l’enfant.


© SPARADRAP

  • En ce qui concerne la musique, des études commencent à étayer son efficacité.
    Une revue systématique de 2008 retrouve une réduction significative de la douleur
    et de l’anxiété avec la musique4. Cependant la qualité méthodologique des
    études reste globalement faible3,4, ce qui signifie que d’autres études doivent
    encore être menées. L’intérêt de la musique pour réduire la douleur de l’enfant en
    postopératoire a été mis en évidence dans une synthèse et une étude randomisée
    contrôlée récentes5,6.
  • Et les autres ??? L’intérêt du massage commence à être exploré mais il n’existe pas encore d’études suffisamment
    fiables et en ce qui concerne les autres approches, le niveau de preuve est très pauvre.

L’engouement actuel pour les approches dites complémentaires, en particulier dans le domaine de l’analgésie
de l’enfant, doit être pondéré par une exigence d’éléments de preuve qui confirment l’efficacité de ces méthodes
non pharmacologiques. C’est à ce prix que ces moyens précieux pourront se développer de manière rigoureuse
et professionnelle.
* Il existe un classement en catégories réalisé par le National Center for Complementary and Alternative Medicine (NCCAM) 2012.
1 Hunt K et al. Arch Dis Child 2011 – 2 Cotton S et al. J Altern Complement Med 2013 – 3 Uman LS et al. Cochrane Database Syst Rev 2013 – 4 Klassen JA et al. Ambul Pediatr 2008 – 5 van der Heijden MJ et al. PLoS One 2015 – 6 Sunitha Suresh BS et al. Pediatr Surg
Int
2015
Un rapport de l’Inserm* sur l’hypnose
pour la DGS** en 2015
L’hypnose médicale est une pratique thérapeutique en plein essor dans les pays développés. Elle doit être bien distinguée de l’hypnose de spectacle, qui amuse ou inquiète, et de l’hypnose avec emprise, susceptible des pires dérives, ou encore des transes
chamaniques. Elle fait figure de recours soit quand les traitements validés et recommandés de la médecine moderne dite scientifique
échouent ou font défaut, soit en complément de ceux-ci.
Avant de la recommander, il était donc nécessaire de rechercher les preuves de son efficacité et de son innocuité.
Une sélection très stricte de la littérature disponible permet aujourd’hui d’affirmer que l’hypnose est efficace ou probablement
efficace pour diminuer la consommation d’analgésiques ou de sédatifs au cours de gestes brefs de chirurgie ou de radiologie
interventionnelle et pour diminuer les symptômes de la colopathie fonctionnelle.
À l’évidence, de nouveaux essais, à la fois rigoureux et créatifs, sont indispensables.
La sécurité de l’hypnose est bonne (aucun effet indésirable), à la condition qu’elle soit exercée par des thérapeutes possédant
par ailleurs un diplôme de soignant de type diplôme d’État, et dans le cadre d’une éthique rigoureuse. Il est recommandé que
le professionnel de santé (infirmier, médecin, psychologue, dentiste, etc.) formé à l’hypnose ne considère celle-ci que comme
une thérapeutique complémentaire et non comme un outil magique !
* Pr B. Falissard ** Direction générale de la santé
Un parcours atypique
Bénédicte Lombart, cadre de santé,
doctorante en philosophie pratique et éthique hospitalière
Un article paru dans Le Monde le 8 juillet 2015 retrace l’itinéraire d’un membre
actif de Pédiadol, Bénédicte Lombart qui, après avoir exercé comme cadre
de santé à l’unité douleur de l’hôpital d’enfants A. Trousseau, achève
actuellement une thèse sur la contention pendant les soins en pédiatrie.
La prévention de la douleur fait partie des thématiques fréquemment interrogées
dans le cadre de recherche menées par des paramédicaux. Le développement
de ces travaux de recherche universitaires est un gage
d’amélioration de la qualité de la prise en charge de la douleur des enfants.
Agenda
10e Journée du CNRD 15 octobre 2015 — Paris
Douleur provoquée par les soins
15e Congrès de la SFETD 12-14 novembre 2015 — Nantes
Société Française d’Étude
et de Traitement de la Douleur