Extrait
du livret

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La
présence des lettres-pictogrammes renvoie aux « incontournables » de la prise en
charge d’un soin douloureux, développés dans le chapitre des généralités
du livret.


Aspirations
des voies aériennes

Désobstruction
rhino-pharyngée (DRP) et aspiration nasale

La
DRP et l’aspiration nasale sont deux actes indépendants. Ces gestes
sont souvent banalisés et pourtant sources de stress, d’inconfort
et de douleur pour l’enfant. Leur réalisation doit être limitée
à des indications précises [1].
Les éviter, autant que possible, est la première mesure antalgique
à appliquer.
La DRP correspond à un drainage des voies aériennes supérieures
(VAS) et sert à fluidifier et à évacuer les sécrétions
nasales. L’indication de l’aspiration sera posée lorsque
la désobstruction n’est pas obtenue par la DRP. L’aspiration
nasale peut parfois être pratiquée d’emblée en fonction
de l’âge et de la fatigue de l’enfant (signes de détresse
respiratoire importants), de la qualité des sécrétions
(épaisses/collantes) ou de leur quantité importante.

Évaluation
de la douleur du geste

 

Technique
Pour
la DRP,
installer l’enfant sur le côté, instiller
doucement le sérum physiologique au niveau de la narine supérieure
de façon continue jusqu’à ce que le produit coule par la
narine inférieure. De même l’on peut instiller quelques gouttes
de sérum pour fluidifier les sécrétions nasales. Cette
DRP ne doit en aucun cas être effectuée en instillant le sérum
avec une forte pression, source d’inconfort, et déclenchant une
sensation de noyade.
Pour l’aspiration, la sonde doit être délicatement
introduite, de 5 mm à 1 cm, dans le conduit nasal. La longueur de sonde
à introduire dans la narine, correspond à la longueur aile du
nez-coin interne de l’œil. La progression de la sonde se fait perpendiculairement
au visage de l’enfant. Si un obstacle est rencontré, ne forcer
en aucun cas la progression de la sonde, au risque de faire saigner l’enfant.
L’aspiration se réalise uniquement lors du retrait de la sonde,
qui doit être lent et progressif. Une dépression trop importante
n’est pas nécessaire (éviter d’aller au-delà
de -250 mbar).

Quel
matériel choisir ?

Choisir
une sonde avec œillets latéraux et embout émoussé
et évasé, type Aéroflo® adapté au poids et à
la taille de l’enfant.

Aspiration
trachéale sur sonde d’intubation

C’est un geste rapide, fréquent et douloureux. La douleur de l’aspiration
trachéale est qualifiée de majeure par des adultes l’ayant
expérimentée. On peut d’ailleurs l’observer quotidiennement
chez les enfants.
Ces aspirations se réalisent sur des enfants intubés, leur fréquence
est dictée par la clinique et non systématique (tout particulièrement
chez le prématuré) et sur des critères objectifs :
pathologie, niveau d’encombrement, présence de bouchons muqueux,
désadaptation de la ventilation mécanique voire modifications
évidentes de la mécanique ventilatoire ou apparition d’un
ou plusieurs signes de détresse respiratoire.


Technique

La
sonde d’aspiration ne doit pas être enfoncée trop profondément
dans la trachée en raison d’un risque d’irritations, et/ou
de lésions de la muqueuse trachéale, ce qui peut déclencher
une toux très brutale associée à un bronchospasme.

Évaluation
de la douleur du geste
Aspiration
trachéale sur trachéotomie

Le
choix du matériel et les techniques sont les mêmes que ceux cités
précédemment.
Les critères qui conditionnent ce geste diffèrent peu de ceux
cités pour les aspirations sur sonde d’intubation, à l’exception
de la présence évidente de sécrétions dans le filtre
ou dans la canule de trachéotomie, de bruits audibles à l’oreille
ou au stéthoscope mettant en évidence la présence de sécrétions
haut situées dans l’arbre trachéo-bronchique ou l’apparition
d’agitation inhabituelle, associée ou non à des épisodes
de désaturation ou de bradycardie.
 

Évaluation
de la douleur du geste

 

[1] Recommandations
des Journées Internationales de Kinésithérapie Respiratoire Instrumentale.

Lyon, novembre 2000.