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Le best-of des 20e journées
sur la douleur de l’enfant
EMPATHIE ET DOULEUR : LA PERCEPTION DE LA DOULEUR D’AUTRUI
Dr N. Danziger, neurologue, GH Pitié-Salpêtrière, Paris

Intervention passionnante sur les mécanismes qui sous-tendent et parfois freinent la reconnaissance de la douleur d’autrui, en particulier chez les soignants.
SURPRISE DES 20e JOURNÉES
La troupe de comédiens Inédit Théâtre a ponctué les différentes communications par des sketches d’improvisation.
QUE SAVENT LES PARENTS
SUR LES ANTALGIQUES QU’ILS DONNENT
À LEURS ENFANTS ?

Dr F. Behal-De Groc, médecin généraliste, hôpital Trousseau, Paris
Dans une étude réalisée dans trois lieux de soins différents (un cabinet de médecine générale, un service de pédiatrie générale et un centre de la douleur de l’enfant), plus de 300 parents ont été interrogés sur les antalgiques qu’ils connaissent, possèdent dans leur pharmacie familiale, administrent à leurs enfants en cas de douleur. Moins de la moitié d’entre eux identifient bien, sans les confondre, le paracétamol et l’ibuprofène. Les posologies administrées sont insuffisantes dans 30 à 40 % des cas. Les effets secondaires sont mal connus. Pourtant, la majorité dit avoir reçu des informations par le médecin.
Il est donc primordial de délivrer des informations claires au patient et de réfléchir à des supports écrits d’information.
LES ANTALGIQUES À DOMICILE
CHEZ L’ENFANT DRÉPANOCYTAIRE

Dr C. Guitton, pédiatre, centre de référence, hôpital Bicêtre,
Le Kremlin-Bicêtre
A. Perrin, infirmière référente, ROFSED, hôpital Necker, Paris
60 à 90 % des CVO des enfants et adolescents sont prises en charge au domicile, les parents doivent donc savoir manier les dispositifs de dispensation (pipette, cuillère, etc.) et donner la bonne dose en fonction de l’antalgique choisi. Il est difficile pour les familles de se retrouver à domicile avec plusieurs sortes de médicaments, prescrits souvent par plusieurs médecins sous des formes variées, et de ne pas savoir lequel donner.
Lorsque que l’on interroge les familles, l’utilisation de 3 classes d’antalgiques au domicile est peu courante et ceci d’autant plus que l’enfant est jeune.
Le risque d’erreur dans la prescription est présent comme dans toute ordonnance d’antalgiques bien sûr, ainsi que le risque d’erreur d’administration qui s’élève à 11 % dans une étude. Une des difficultés est l’application de la prescription par des parents qui lisent plus ou moins : il est indispensable d’écrire très clairement et très lisiblement en évitant les abréviations. L’utilisation de codes couleur, de photos des médicaments est conseillée. Le réseau ROFSED (Réseau ouest-francilien de soins des enfants drépanocytaires) a développé un classeur imagier, des cartes médicaments, un CD-rom de jeux interactifs pour les enfants, des jeux de rôle de préparation de médicaments, une "malle" des savoirs… : une mine de ressources pour les familles et les soignants, pour mieux se faire comprendre.
UNE INITIATIVE À SALUER
EN RADIOPÉDIATRIE

Dr B. Leloutre, radiopédiatre, CHU-Lenval, Nice
Les techniques d’imagerie médicale se sont considérablement développées. Les enfants et les adolescents sont facilement impressionnés par les appareils utilisés, souvent imposants et bruyants, aussi les initiatives d’équipes de radiologie se sont multipliées. Les membres de ce service ont mis en place une réflexion importante d’équipe et des moyens de lutte contre la peur et la douleur avec :

  • un mode d’organisation destiné à diminuer l’attente génératrice d’anxiété ;
  • la collaboration avec les équipes de pédiatrie et les médecins traitants pour la prémédication des enfants en cas de geste douloureux ;
  • une communication et des informations adaptées à l’âge de l’enfant, avec des supports pédagogiques ;
  • l’organisation de la présence parentale et l’installation confortable de l’enfant et des parents ;

  • l’aménagement ludique de l’espace d’accueil et des salles d’examens pour diminuer l’anxiété et permettre à l’enfant de se préparer en jouant ;
  • l’aménagement sonore avec de la musique ;
  • le développement de l’administration du MEOPA ;
  • la formation des manipulateurs en radiologie et des radiologues à la prise en charge de la douleur et aux méthodes de distraction et d’hypnoanalgésie.
Comment faire…

… un relais nalbuphine (Nubain®)/morphine
?
La nalbuphine est un agoniste-antagoniste de la morphine.
Régulièrement, les équipes se posent la question
du relais
entre ces deux molécules :
Que va-t-il se passer ?
Faut-il attendre un certain temps après la nalbuphine
pour débuter la morphine ?
Le relais nalbuphine/morphine est la situation la plus fréquente
Un enfant a été mis sous nalbuphine en première intention, mais l’analgésie est insuffisante et un relais par de la
morphine est programmé.

  • La nalbuphine sera jugée inefficace après quelques bolus ou une perfusion en intraveineux continu.
  • Si la douleur persiste, le relais se fera directement par de la morphine, le plus souvent en intraveineux,
    beaucoup plus rarement per os.
  • Aucun délai n’est à respecter. La crainte théorique est que la nalbuphine avec son action antagoniste sur
    certains récepteurs morphiniques (µ) bloque l’action de la morphine. En réalité, l’affinité de la morphine
    pour ces récepteurs est supérieure et va donc « déloger » la nalbuphine… En pratique ce débat théorique
    n’a pas de justification : la morphine agit rapidement après le relais.
  • Si la morphine est prescrite en intraveineux, une titration sera réalisée, avec une dose de charge et des
    bolus jusqu’à une analgésie correcte. Cette titration permettra de réaliser rapidement ce relais nalbuphine/
    morphine, avec une efficacité antalgique.
  • Si le relais est pris par de la morphine orale, une forme à action dite rapide sera utilisée (type Actiskéan®,
    Oramorph®). Si la douleur persiste après une prise, une 2e administration pourra être faite, 30 minutes
    plus tard, puis une 3e… réalisant ainsi une titration orale de morphine.

Le relais morphine/nalbuphine est moins fréquent et moins justifié
Il n’existe pas de consignes formelles et claires dans cette situation ; bien souvent, la morphine sera arrêtée et des
bolus de nalbuphine seront réalisés à la réapparition de la douleur.
À lire
Migraine, céphalées de l’enfant et de l’adolescent
D. Annequin, B. Tourniaire, R. Amouroux
Premier livre francophone sur la migraine et les céphalées de l’enfant, pathologies longtemps méconnues alors que 5 à 15 % des
enfants et adolescents sont migraineux.
Cet ouvrage a pour double objectif de présenter l’état de la science (épidémiologie, physiopathologie, génétique, etc.) qui s’est largement
enrichi ces 10 dernières années et d’apporter aux professionnels des outils concrets pour identifier les céphalées et améliorer
la prise en charge des enfants et des adolescents migraineux. Les céphalées de tension, les céphalées chroniques, les
syndromes épisodiques associés à la migraine sont aussi détaillés.
Illustré de nombreuses vignettes cliniques, cet ouvrage précise les critères diagnostiques, les pièges et les idées fausses ; il décrit
comment rechercher les facteurs déclenchants et particulièrement ceux d’origine psychosociale, comment utiliser et combiner les
traitements médicamenteux et non médicamenteux (notamment les approches psychothérapeutiques et psychocorporelles).

Springer, Paris
Janvier 2014
Comment remplacer la codéine
en postopératoire de l’amygdalectomie ?
Dans une méta-analyse de 36 études (4 878 patients dont 1 747 enfants), l’emploi d’AINS en postopératoire n’est pas associé à
une plus grande survenue de saignement postopératoire. La prescription d’ibuprofène est donc possible, associée au paracétamol,
pour cette douleur postopératoire intense qui dure une semaine. Les sociétés savantes (SFAR, ADARPEF, SFORL) vont
sans doute prochainement proposer de nouvelles recommandations.
Riggin L et al. Clin Otolaryngol 2013
21e Journées
sur la douleur de l’enfant
10-12 décembre 2014 à Paris

  • Ateliers de formation mercredi 10
    & vendredi 12 décembre
  • Séances plénières à l’Unesco
    jeudi 11 décembre
Appel à communications
Vous avez effectué des travaux sur la douleur de l’enfant,
vous avez réalisé un projet original
et vous souhaitez en communiquer les résultats à l’Unesco ?
Envoyez-nous un résumé d’une dizaine de lignes
expliquant la démarche, la méthodologie
et les résultats du projet à [email protected]
pour le 14 mars 2014 au plus tard.

Agenda
La voix du patient
Une conférence plénière,
des tables rondes et des ateliers
sur la douleur de l’enfant
Réunion du groupe douleur de la SFCE
6 juin — Paris

Société Française de lutte
contre les Cancers et leucémies
de l’Enfant et l’adolescent
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